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Photo du rédacteurCYRIL LEGER

Méditation & Illusions




Mirages du monde moderne


La question du discernement entre le vrai et le faux est centrale à notre époque, on ne peut plus faire l'économie du plan mental. Prendre de la hauteur sur les questions qui font Société est d'une grande importance. Cela marque la responsabilité des individus qui forment ensemble le socle démocratique et indique pour une Nation, la prise en main de son avenir.


L'un des mirages les plus importants actuellement et qui floute la vision humaine est la confusion qui règne entre le ressenti et la vérité de l'expérience. Au travers des activités occidentales, nous avons développé une grande écoute du ressenti : qui est la traduction des émotions au travers des sensations vécues intérieurement. Seulement, pouvons-nous vraiment nous appuyer sur ces impressions pour définir si une chose est vraie ou non ?

Etienne Klein (philosophe des sciences) explique avec un certain brio comment il faut apprendre à lutter contre le cerveau car la vérité est contre-intuitive.


Cela signifie que ce que nous appelons dans le langage courant "intuition" est basé sur une déduction implicite des phénomènes en fonction de notre expérience et non en rapport avec la vérité. Notre faculté à vouloir déduire avec rapidité vient de notre désir d'être confortable avec la réalité, la personnalité ne supporte pas être entre deux paradigmes, c'est bien trop éprouvant à supporter.


Face à ce phénomène, il y a deux réactions : Ceux qui vont simplement abandonner en se disant que cela les dépasse ou qu'ils ont autre chose à faire et ceux qui ne peuvent détacher leur attention et vont faire de cette question, une obsession.


Du point de vue des sciences ésotériques, l'intuition est exactement l'inverse, c'est-à-dire la connexion avec l'âme, la source de la vraie connaissance, ne laissant aucune espace à l'interprétation trompeuse des sens.


Ainsi, ce qui semble évident pour les sens peut indiquer aussi que ce n'est pas la vérité. De fait, Etienne Klein rappelle que ce n'est pas parce que nous avons l'impression et que tous nos sens indiquent une chose qu'elle est réelle. De la même façon, ce n'est pas parce que nous avons l'impression que c'est le soleil qui tourne autour de la Terre que cela est vrai.


Nous retrouvons également cette explication dans les Sûtras de Patanjali expliquant l'utilisation abusive du "mental implicite" suggérant une déduction parfois juste et parfois fausse mais surtout manquant de discernement pour établir la vérité.


Lorsque nous avons froid ou chaud, cela dépend surtout de notre ressenti mais pas nécessairement de la température vérifiable. Notre expérience individuelle prend le dessus sur la vérité et associé avec notre mémoire conditionnée on se voit affirmer que les températures ne sont pas celles que la saison est supposée offrir et pourtant les relevés climatiques affirment souvent l'opposé.


Nous déduisons en fonction de nos perceptions et non selon la mesure que nous pourrions produire depuis le point supérieur de synthèse qu'est l'âme offrant une "expérience directe" de la vérité. Nous n'observons pas les faits avec suffisamment de précision et tombons dans le piège des apparences.


Si on demande à une personne de quelle couleur, est le mur de son salon, la personne répondra en indiquant la couleur qui posée sur le mur mais ce n'est pas la couleur du mur, car le mur est brute et ne contient aucune couleur si ce n'est celle de sa matière.


Une maison a une façade peinte en blanc, rien ne nous indique que l'arrière de la maison soit également peint de cette même couleur. Pourtant, nous allons rapidement en déduire que l'arrière est blanc car cela répond à notre logique ou à ce que nous pensons être défini comme logique.


Ceci est le fruit du mental implicite qui ne vérifie pas par l'expérience mais utilise sa capacité de déduction pour en tirer des faits sans fondement.


Il faut comprendre que cette déduction est très satisfaisante pour l'humain car ainsi, il ne remet pas en cause sa propre réalité, au contraire il rend conforme l'expérience extérieure à la sienne et la simplifie. Exception faite que la réalité est tout sauf simple. Ceci est une instrumentalisation des faits pour faire converger le Mystère incommensurable avec le tangible selon notre perception limitée du monde.


La difficulté réside dans le fait que nous en sommes pas seulement aveuglés par les apparences mais par les apparences que les apparences produisent elles-mêmes comme une boucle de rétroaction. Ceci est une nuance importante à saisir car toutes les personnes qui se leurrent vous diront justement qu'elles voient très clairement au-delà des apparences mais voient-elles les apparences qui se reflètent des apparences ? Voient-elles les défauts que produit leur propre vision ?


C'est bien là que réside la différence entre la sagesse et l'ignorance. La sagesse a connaissance de ses défauts, elle est capable de décrire son ignorance avec précision. Tandis que l'ignorance ne connaît pas ses défauts, ni même la nature de l'ignorance.


Comment sait-on que l'on est pris dans l'illusion ? Les voiles sont nombreux et le discernement demande une grande pratique de la critique de son propre discernement. Le fait est qu'on ne sait pas que l'on est dans l'illusion, on le découvre seulement par l'exercice rigoureux et répété durant des années, de "l'expérience directe" au travers de l'âme montrant avec clarté, la construction mentale que nous élaborons pour tenter de contenir ce qui ne peut être contenu.


Lorsque nous entrons dans le Mariage des opposés, dans l'unité rayonnante avec l'âme, sur le plan causal de l'être, nous sortons du mirage et percevons les défauts que nos impressions reflètent. Ce sont tous ces défauts ensemble, construits par le conditionnement passé qui, matérialise une interprétation fausse des événements. Ceci revient à percevoir la forme géométrique du mental et à comprendre comment les défauts fonctionnent et biaisent l'interprétation.


La méditation exclusivement orientée sur la respiration, les sensations du corps et le passage des pensées maintient la séparation entre l'observateur et l'objet observé. Dans ce type de méditation, l'unité en tant que Mariage céleste ne peut laisser jaillir "l'expérience directe" de la lumière en tant que révélation de la vérité. Il est nécessaire d'apprendre à développer une méditation mentale qui a pour effet de connecter directement avec le plan buddhi (conscience océanique) pour accéder au plan causal étant la dimension de l'expérience directe : la connaissance de la lumière par la lumière de la connaissance.


Crédit Image : yazueai

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