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La Rencontre

Dernière mise à jour : 13 juil. 2022



Il y a plusieurs façons de rencontrer l'autre, cet inconnu formidable. D'abord à distance, dans l'espace qui sépare deux regards qui se croisent. Il réside là un instant où l'éternité impose son rythme.


Puis, il y a le frôlement où l'électricité étincelle le contact avec l'autre, il ralentit la chute des corps et le mouvement des étoiles.


Il y a aussi la rencontre, celle du contact ordinaire que nous connaissons bien car il échappe à la surprise du temps, faute de disponibilité à l'impromptu. On rencontre l'autre en rendant compte de ce qu'il n'est pas, c'est la rencontre pauvre.


Enfin, il y a des rencontres qui sonnent comme des collisions. Ce sont les plus fortes et les plus puissantes de toutes les rencontres, celles où chaque atome sort du corps pour rencontrer l'autre dans sa lumière comme dans sa chair. Cette rencontre est celle de l'extase inévitable, de l'inattendu qui s'impose à soi comme à l'autre et qui au travers de la gravité cherche à fusionner les corps et les esprits.


Cette rencontre brutale est celle de la vie qui nous emmène toujours au-delà de là où nous sommes et où nous souhaiterions égoïstement rester. La vie, immanquablement nous renverse, c'est pourquoi la collision est inéluctable. Pourtant, même insupportable, elle informe que la vie ici était trop molle, trop faible, trop égoïste, trop tiède.


La collision est constituée de deux "L" comme pour s'envoler à la rencontre de "L'autre" et montrer qu'elle ne peut avoir lieu qu'à l'extérieur du connu. Il nous faut oser l'inconnu, l'inévitable, l'improbable, l'inestimable et qui sait, l'insupportable voir l'insurmontable peut-être mais c'est à ce prix que nous pouvons coller à la vie, à la vérité, à la réalité avec l'autre, avec tous les autres.


Que la collision soit un abandon car c'est dans l'entrechoc des fragments que les étincelles se forment et que le feu jaillit.


Mon cœur chante à la collision des êtres, des mondes, des univers, à la rencontre du merveilleux et du sublime car c'est ici que tout meurt et que tout revit.



Crédit Image : Robert Jahns

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